Démarche artistique

Par son travail interdisciplinaire, Amélie Lamontagne se met à nu, afin d’assumer son mal-être, de briser l’isolement tout en offrant à la collectivité féminine une piste de réflexion et de reprise de pouvoir.

Blessée par la présence constante de violence psychologique qu’elle subira dès un très jeune âge, elle rend concrètes les notions de drames invisibles. Le geste lui permet de mettre en lumière des réalités qu’elle-même ne percevrait pas, de les décortiquer, de les assimiler, de les assumer. 

Diminuée par le regard des autres, elle se sent incomprise et s’identifie aux générations de femmes décrites comme hystériques afin de minimiser leurs émotions, de les contrôler, de les réduire au silence, de les faire disparaître. Elle s’insurge contre les perceptions superficielles, refuse d’avoir honte de sa nature et clame haut et fort le droit d’exister selon ses propres convictions.

Son travail met en relief la dualité omniprésente et tend vers l’équilibre. Tiraillée entre son désir de liberté et le cadre trop souvent imposé, entre ce qu’elle devrait faire et ce qu’elle veut faire, elle cherche à unir les opposés. C’est pour elle un processus d’éternel recommencement, de réconciliation et de reconnaissance de soi.

Ses œuvres détaillées, illustrent des refuges qui montrent en filigrane le processus de réflexion. En quête de réponses, elle refuse de figer ses œuvres, elle les retouche, les construit, les déconstruit, la documentation de leur évolution faisant partie intégrante de la mise en exposition des œuvres finales.

 

 

On dirait que plus on représente la femme, dans l’art, les produits, plus on trouve de nouvelles façons de lui manquer de respect, de l’indigner, de la rendre à l’état d’objet. On la livre aux autres comme tel. C’est un cercle vicieux, comme si on voulait la saisir, la saloper, lui tendre un piège. On lui dit qu’elle est belle, qu’elle est tellement belle, et en retour, on l’utilise contre elle-même, pour qu’elle devienne son propre ennemi, un danger pour elle-même : on l’approche de sa tombe. On la rend jalouse de ce qu’elle a été, de ce qu’elle aurait pu être, de ce qu’elle pourrait être. On la compare aux autres femmes, on lui montre qu’elle ne sera jamais aussi bien qu’un homme, parce qu’on la surcharge, on la triple standardise, l’enferme dans une boîte qu’elle trouve trop petite, et si elle ne rentre pas dedans, c’est elle qu’elle est trop grosse, prend trop de place, devrait se taire, se poignarder elle-même tellement elle n’a pas d’allure, ne mérite pas plus d’espace, est résignée à un rôle précis, celui que l’autre ne veut pas, le plus ingrat, sombre, fou, pour qu’elle soit seule avec elle-même. 

Elle devra y trouver sa force, définir elle-même son mérite, se regarder, définir son propre miroir, continuer d’être amour malgré le mépris, le jugement, la haine extérieure, trouver son réconfort en ce qu’elle a foi, continuer à lire l’invisible.

Voici une série d’émissions animée par Peggy Béland auxquelles j’ai participé pour parler de ma démarche artistique

Entrevue à l’émission Être sexuelle : 14:15

Émission sur la thématique introspection la libération et de la création : 19:37

Émission sur la thématique se donner le droit de ressentir : 18:47

Émission sur la thématique choisir sa liberté : 20:42

Émission sur la thématique reconnaître son essence et être en paix avec elle : 20:24

Émission sur la thématique comment j’ai trouvé mon féminin sacré : 20:38

Entrevue radio Comment retrouvez le gout de vous faire plaisir ?

Émission sur la thématique notre connexion féminine : 22:42

Entrevue radio Comment laisser aller la pression ?

Cheeky brief Je suis vulvéïque
Cheeky brief Je suis vulvéïque

On dirait que plus on représente la femme, dans l’art, les produits, plus on trouve de nouvelles façons de lui manquer de respect, de l’indigner, de la rendre à l’état d’objet. On la livre aux autres comme tel. C’est un cercle vicieux, comme si on voulait la saisir, la saloper, lui tendre un piège. On lui dit qu’elle est belle, qu’elle est tellement belle, et en retour, on l’utilise contre elle-même, pour qu’elle devienne son propre ennemi, un danger pour elle-même : on l’approche de sa tombe. On la rend jalouse de ce qu’elle a été, de ce qu’elle aurait pu être, de ce qu’elle pourrait être. On la compare aux autres femmes, on lui montre qu’elle ne sera jamais aussi bien qu’un homme, parce qu’on la surcharge, on la triple standardise, l’enferme dans une boîte qu’elle trouve trop petite, et si elle ne rentre pas dedans, c’est elle qu’elle est trop grosse, prend trop de place, devrait se taire, se poignarder elle-même tellement elle n’a pas d’allure, ne mérite pas plus d’espace, est résignée à un rôle précis, celui que l’autre ne veut pas, le plus ingrat, sombre, fou, pour qu’elle soit seule avec elle-même.

Elle devra y trouver sa force, définir elle-même son mérite, se regarder, définir son propre miroir, continuer d’être amour malgré le mépris, le jugement, la haine extérieure, trouver son réconfort en ce qu’elle a foi, continuer à lire l’invisible.

À chaque jour, se parler, rêver, remercier l’au-delà pour tout ce qu’elle est qui ne paraît pas, se considérer partie prenante du sacré, instaurer ses limites infranchissables, affiler ses armes, courir, danser, oser ne rien faire, prendre des risques, se choquer, embellir son espace, se faire un jardin, laver ses noyaux, y planter de l’espoir, regarder la lune le soir et la nuit, faire du bruit, rire souvent et longtemps, jouir le matin, se sentir puissante pendant, mettre le doigt sur son pourquoi, saisir sa vibrance, être éclairée par son feu intérieur, capter sa vision, se lever pleine d’énergie, se nourrir avec appétit.

On se fait beaucoup trop dire qu’on doit être belle dans le regard de l’autre, que c’est avec l’autre qu’on aura du plaisir. Apprendre à développer notre individualité et accepter de faire attendre.