Poésie

L’arbre que j’aime

J’ai ancré mes terres en toi, j’ai apprivoisé tes chevaux sauvages et les quartiers de lune de ton visage illuminent ma compréhension de l’arbre que tu es. Tu fleuris à chaque printemps et tes âges s’accumulent autour de ton auréole gauche. Ton cœur s’en trouve automatiquement attendri et tes fleurs courent au rythme de ta vie. Je te l’ai dit mille fois ; je t’aime, de tout l’hêtre que tu es, et être à tes côtés prolonge mes racines de fierté et de territoire et ainsi coulent de mes veines ma sève jusqu’à ta poitrine. Et mon cycle continuera toujours, chérie.

Quelques printemps

Blanc de perles et de dentelle tu es pure en ce jour où de ta cage tu ne peux plus être seule. Toutes les sortes de cage sont faites pour s’ouvrir. Les montagnes sont comme des cages thoraciques en constante expansion et révolution. Ainsi tes montagnes napées de peau blanche ouvrent leurs portes pour nourrir tes noyaux, qui grandiront pour donner leurs fruits à leur tour. Les noyaux de pêche sont connus pour commettre le pécher de la pomme trop tôt pour nous, les grandes montagnes encore pleines. Jamais nos noyaux ne sauront à quel point ils manquent à nos cages thoraciques.

Le soleil de Powhatan

Tu pleures, encore. Tes rivières se rejoignent trop souvent, se mêlent, ne savent plus. Leur chemin suit les lunes, je te l’ai expliqué si souvent. Écoute le vent, il te guidera. Les feuilles de mon saule font tourner la boussole, mais tu ne la regardes pas. Prends-la, berce-la, et souviens-toi.

Des mains plus que patientes

Respire la force de ton sauvageon, ses mains de soie t’apaisent plus que tu le voudrais. Laisse-le façonner la chair de votre présent, tu verras qu’à sa manière, il sait beaucoup. Laisse le se perdre dans ses forêts, il reviendra prêt et fidèle. Laisse-le dépendre de tes forêts, mêler tes chevaux, les laisser courir, grandir, galoper en montagnes de courbes, se multiplier et s’allonger puis rebondir ! Ses mains sauront les attacher plus tard…

Miroir sur les pierres

Comme des roches sur mes reins, comme une épée traversant mes épaules, joies éphémères et douleurs, longues et amères. Comme cette épée, tu me paralyses depuis si longtemps, même à travers mes enfants… Comme ces roches, tu inondes mes rivières, tu écrases mes fleurs trop belles pour toi. Trop longtemps plus tard, je te présenterai un miroir. Ce sera la fin de tes pierres.